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Elg, alias Laurent Gérard (Opera Mort, Orgue Agnes, Reines d’Angleterre), nous propose un voyage en deux pièces de 17 minutes, une expérience d’écoute particulière où cohabitent ses différentes expérimentations de ces dernières années, collage, débris de chansons, cinéma pour l’oreille, mise en récit, psychédélisme…
C’est un chemin (autant personnel que sonore) qui tente, parmi les obstacles, les retours en arrière, les interrogations, d’aller de la pénombre à la lumière. La zone mauve est un endroit frontière, hypnagogique entre illusions (extatique ou cauchemardesque) et clairvoyance.

“Il y a une musique que l’on écoute pas, qui vibre d’elle-même et crée des mondes endormis d’où émergent des monstres, des ours, des mots en listes complexes et infinies.
Le nouvel acte de Èlg est (au-delà de ses qualités musicales évidentes) une preuve de l’existence d’une constellation de mondes communs, de fêlures et cicatrices éternelles. Lorsque l’on connaît un tant soit peu la multiplicité de l’être et les complexités du monsieur, il ne faut pas longtemps pour deviner qu’apparaît dans ce disque un Évènement, un mont dont il trace les voies d’accès sans raturer une ligne du paysage original.
Il serait inconséquent d’évoquer des références que l’on peut glaner ici et là, le voyage aux contours indéterminés se trouvant ailleurs, dans un paysage dénué d’artifices et de présences égotiques. L’animal-monstre pousse la chair pour étendre son périmètre, on ne tue rien dans cette antre… on prend, on ingère, avale ou recrache pour peu que cela soit en vie.
Une longue méditation que l’on entend avec la colonne vertébrale” Alexis Degrenier (Tanz Mein Herz / La Tène).