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Couverture sérigraphiée format 45 tours avec inserts et limité à 250 copies.
Notes du label que l’on ne peut que partager : « Disque hivernal, fleurs et flocons, il y a le bleu du ciel où le souffle s’évapore, épouse les nuages blancs, le cristal de la voix et les notes cuivrées tomberont comme une neige humide sur un temps passé, quelque chose n’est plus et pourtant.
Souffles de la voix et d’un saxophone alto, calligraphies soniques dessinées sur la page blanche du silence, griffée par les cordes d’un lapsteel mélancolique. Courbes et tourbillons ascendants, appelant l’orage. Quelque chose pleure, un alto au bord du gouffre, on ne renonce pas à ce qui nous hante, ça nous appelle, nous tient comme au bout d’une corde.
Harutaka Mochizuki est comme un asphyxié, écoutez le ! Il joue des phrases tristes sur cette pierre tombale, ce wall of noise. Le bruit assourdissant des larmes et du cœur, tout çà coule là dans l’embouchure, le pavillon débordant de notes maigres, de pétales de chrysanthèmes, de stridences, d’étouffements.
Puis une voix semblant sourdre d’autres temps, Fuji Yuki ectoplasme flottant dans le murmure du crépuscule, nous prenant la main contre son cœur, lied infiniment mélancolique, ses longs cheveux noirs la recouvrant, échappant à la terre qui nous tire à elle. Elle flotte, Ophélie noyée, ondine serpentant vers une mélodie apaisée. Cordes frottées, un écrin de soies et de rouilles s’enveloppant autour de sa voix, au loin s’en vont les nuages. Il reste le corps flottant, visage blanc, infini paysage, les ombres dévorantes qui gagnent. D’anciens folklores joués pour cette danse oubliée, cordes percussives, glissendi plaintifs.
Un banjo au loin rappelant la tourbe de l’existence. Etait-ce toi, ces voix ? Le sax reviendra dans la ronde, la voix tue, s’accordant au lapsteel dans un jeu de miroir brisé, deux soliloques entendus à travers un brouillard de tristesse, le crépuscule nous appelant à rejoindre nos ombres.
Michel Henritzi assis dans l’antichambre face à ce visage blanc silencieux, la barre glissant sur les cordes, les notes mourant avec le souffle du sax. Un feedback qui meurt ou est-ce nos pleurs… »