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Retour en stock, quelques copies retrouvées, stock limité.

Eliane Radigue dont on admire toute l’œuvre électronique compose depuis 2001 des œuvres instrumentales (grâce à l’idée tenace de Kasper Toeplitz !).
Voici l’enregistrement de l’intégrale de la trilogie Naldjorlak composée entre 2004 et 2009. “Naldjorlak I” pour violoncelle. Charles Curtis. “Naldjorlak II” pour deux cors de basset. Carol Robinson et Bruno Martinez. “Naldjorlak III” pour deux cors de basset et violoncelle. Carol Robinson, Bruno Martinez et Charles Curtis. Enregistré à Paris en juin et septembre 2011 par Daniel Deshays. La version du “Naldjorlak I” est un nouvel enregistrement différent de celui précédemment paru sur ce même label.
“Il n’y a pas et il n’y aura jamais de partition de Naldjorlak . On sait qu’un ami commun de Charles Curtis et Eliane Radigue lui souffla l’idée de composer une pièce pour violoncelle et que l’oeuvre se fabriqua, peu à peu, lors de rencontres entre la compositrice et l’instrumentiste. Elle raconte choisir dans les sons que les musiciens lui proposent tandis que Charles Curtis explique avoir appris à entendre comme Eliane Radigue, qu’elle “l’a amené à être sensible à des détails sonores que nous ne remarquons habituellement pas”. Lorsqu’elle était assise devant son ARP 2500, Eliane Radigue avait une position d’auditrice : elle écoutait sa propre musique se dérouler en direct sous ses doigts. Ce qu’elle fait aujourd’hui est assez similaire et c’est pour cela que sa musique ne s’est pas radicalement transformée avec le passage à l’acoustique : elle échange avec ses instrumentistes de la même façon qu’elle vivait au quotidien avec son “Jules” (surnom qu’elle donna pendant des années à son synthétiseur), dans un dialogue et une écoute en tête à tête. J’aime l’idée qu’Eliane Radigue soit une compositrice totalement libérée des partitions et se place, de fait, dans la grande histoire des avant-gardes. Yves Klein pratiquait le Judo comme un art de la performance et vendait à prix d’or de la “sensibilité immatérielle”, John Cage appréciait le Zen et nous apprenait à écouter ce qui se trouve dans le silence tandis qu’Eliane Radigue connaît parfaitement la pensée tibétaine et nous invite à appréhender l’espace et le temps autrement. C’est peut-être là la véritable leçon de Naldjorlak (dont le titre, inventé par la compositrice en tibétain approximatif évoque le concept d’union): une spiritualité libérée de tout mysticisme et de textes ou de partitions !) trop lourds à porter. Apprendre simplement à écouter le “le presque-rien”, sans avoir besoin d’une trace visuelle.” Thibaut de Ruyter