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Pascal Le Gall, électrophone Philips (vitesse de rotation 6rpm, modification effectuée par Patrice Semblat), ordinateur. Landscapes a été conçu, réalisé et mixé dans le home-studio de Pascal Le Gall à Tours en mars 2016.

On avait déjà pu découvrir son travail autour des fins de sillon dans une série de CDR faits maison, une obsession de la boucle, des bruits de surfaces et des micro-variations. Landscapes aborde encore la matière du vinyl mais se concentre plus sur la vitesse de rotation ralentie au maximum pour nous faire un découvrir un monde inouï. C’est tout simplement magique !

«La nuit, c’est de la lumière qui s’est perdue, écrirait-on comme pour rassurer les enfants, poétiser le vide (saturé) qui nous entoure. Chez Pascal Le Gall, on ne trouve aucun recours à ce type d’artifice, la lumière elle-même semble obscurcie de l’intérieur. Mémoire nimbée d’une étrange lueur, toute entière grignotée par l’oubli. Les images se succèdent, pour s’évanouir aussitôt : fondu au noir. Frantz Schubert sous les bombes, le Reichstag en feu, on sent comme un regard sur une histoire ancienne mais un regard abstrait, sans pitié, sans ajouts de sens et sans jugement, comme si l’on ne voyait plus que les formes, que le sens avait définitivement disparu, au profit d’une esthétique que nous ne pouvons plus comprendre. Ce sont de vieux électrophones, au lampes jaunissantes, qui sentent le chaud et la poussière. Le faux cuir, en gros plan, a des allures de crocodile, vestiges d’une époque coloniale.
«Ici, point d’explorations électroniques, de jeu musical fait pour plaire ou pour se plaire : juste une coulée de lave. Comme eût dit Stefan Zweig : n’importe qui n’entre pas.» (Julien Mérieau)
Pascal Le Gall
Compositeur de musique électroacoustique pour lui-même et le chorégraphe Bernardo Montet, il se produit sur scène en solo ou en duo avec Marc Baron. Il mène parallèlement une activité de batteur de jazz.